LA PERIODE 1919-1939
Dans les derniers mois de la guerre, le 3e bureau du GQG étudie la réorganisation de l'enseignement militaire supérieur et la date de réouverture de l'École Supérieure de Guerre est fixée au 1er novembre 1919.
A l'issue d'une guerre longue et riche d'enseignements, quel pouvait être le but de l'École ? II demeure pour le haut commandement de donner à des officiers sélectionnés avec le plus grand soin une culture générale dépassant le cadre des études strictement militaires, une connaissance militaire supérieure tactique, enfin une formation pratique d'officier d'état-major.
Pour le général Debeney, nommé au commandement de l'École en 1919, l'essentiel est de développer la personnalité des stagiaires et leur esprit de décision. Dans ce but, les exercices tactiques sur la carte et sur le terrain tiennent la plus grande place dans les études. Les exercices qui se présentent sous la forme de cas concrets, habituent les stagiaires à analyser une situation tactique, à prendre rapidement une décision et à la mettre en œuvre. Ces études sont menées à l'intérieur des groupes constitués en état-major de division ou de corps d'armée, ou exécutées individuellement à domicile.
Les premiers généraux ayant commandé l’École supérieure de guerre après sa réouverture en 1919
L'ENSEIGNEMENT
L'enseignement comporte désormais trois branches principales : l'instruction générale, l'instruction militaire et l'étude des langues étrangères. L'instruction générale est à base de conférences faites par des hauts fonctionnaires, des professeurs de l'Université et des hommes politiques. Elles portent essentiellement sur les grands problèmes mondiaux et nationaux. Sur le plan militaire, les études comprennent la tactique générale, les techniques d'état-major, l'étude des armes et des services, l'organisation des troupes, la mobilisation, l'étude des grandes unités à l'échelon d'un théâtre d'opérations. L'histoire militaire, qui jusqu'alors faisait partie du cours de tactique générale, devient un cours indépendant dont la mission essentielle est de présenter aux stagiaires les enseignements du dernier conflit. L'enseignement défini dans sa forme par le général Debeney restera sensiblement le même pendant toute cette période. Mais l'École, qui depuis 1919 a cherché l'ouverture sur le monde extérieur et s'est efforcée d'éviter tout dogmatisme dans son enseignement, n'échappera pas au poids de la doctrine défensive qui va prévaloir à partir de 1927.
En effet, à part quelques voix isolées dont la plus connue est celle de Charles de Gaulle, l'opinion publique et l'armée en général acceptent la politique militaire définie par le Conseil supérieur de la guerre et votée par le Parlement.
Le procès de l'École à ce sujet a été fait tant de l'intérieur que de l'extérieur. II est exact que la fin de cette période a été caractérisée par un conformisme qui n'était d'ailleurs que le reflet des mentalités de la collectivité nationale. Pouvait-il en être autrement ? La France dont la jeunesse a été décimée en Champagne, en Artois ou à Verdun est alors en pleine crise démographique et doute d'elle-même malgré sa victoire et son prestige. Elle appréhende la guerre, du moins celle qu'elle a connue. Elle espère dans un conflit futur prévenir les hécatombes d'hier en préparant à l'avance un champ de bataille fortifié. C'est l'esprit qui préside à la construction de la ligne Maginot, marque tangible d'un effort national d'ailleurs considérable.
A partir de ce choix, les études tactiques vont évidemment se ressentir de l'exigence des règlements en vigueur qu'il convient d'appliquer avec une discipline intellectuelle traditionnelle qui n'exclut pas toutefois la lucidité.
Ainsi, dans ses conseils aux officiers de la 52e promotion le général Duffour rappelle : «Ces règlements, l'enseignement s'y réfère, les commente, se les incorpore même, et par conséquent en respecte toujours la terminologie ; mais sa raison d'être n'est pas là ; le but qu'il vise est plus élevé. Vous êtes à l'École de guerre pour des études qui doivent, à l'aide de la raison comme à la lumière du passé, vous initier à la fois au maniement en guerre des grandes unités tactiques, au métier des états-majors.»
En fait, à partir de 1930 beaucoup de stagiaires, attentifs au monde moderne et à son évolution, perçoivent plus ou moins nettement le fossé existant entre l'emploi défensif et méthodique des moyens disponibles à la mobilisation et les possibilités offensives offertes par le char et l'avion. De même, certains professeurs ne manquent pas de souligner la «nécessité de considérer la guerre de mouvement comme le but et le terme dés travaux de l'École puisqu'il semble bien que ce soit celle que les Allemands entendent imposer sous une forme brusquée sur notre théâtre d'opérations du Nord-Est».
Mais la doctrine officielle reste figée et ne tient pas compte des enseignements des conflits les plus contemporains. Selon le maréchal Juin «on en était resté à la rigidité des fronts continus, aux manœuvres compassées et aux objectifs sans portée». Le désastre de 1940 sera la sanction de ces erreurs nationales.
II reste que la formation reçue à l'École, mélange de rigueur dans la méthode et d'ouverture d'esprit offre aux stagiaires la faculté de s'adapter aux situations de guerre les plus diverses. Certains le montreront clairement pendant la Deuxième Guerre mondiale, soit dans la Résistance, soit lorsqu'ils utiliseront avec efficacité et compétence les moyens de guerre les plus modernes.
L'AMBIANCE
Le 1er novembre 1919, les 40e et 41e promotions rejoignent l'École militaire ; la première pour dix mois, la seconde pour deux ans. Hormis les survivants du concours de 1914, les stagiaires sont tous entrés sur titre. Le corps professoral comprend pour la première fois des non-brevetés. Tous ont fait la guerre, les uns dans les états-majors, les autres dans les régiments, en particulier le chef du cours d'artillerie, le colonel Pujos, qui selon ses dires n'avait pas une heure d'état-major à se reprocher.
L'ambiance est assez extraordinaire, exempte de tout dogmatisme et d'esprit scolaire. Professeurs et stagiaires se connaissent et s'estiment. Ils ont combattu ensemble et compris qu'on ne peut rien réussir à la guerre sans une coopération étroite des différentes armes. Ces deux premières années constituent une période de rodage dont profiteront les promotions suivantes ; mais déjà, et ce fait caractérisera la vie de l'École jusqu'en 1939, le travail demandé aux stagiaires est considérable.
«Travail d'enfer» dit le prince Aage de Danemark (48e promotion) et M. Boyer, administrateur de l'École des langues orientales, ajoute : «Je ne connais que deux catégories de gens qui travaillent à Paris, les officiers de l'École de guerre et les internes des hôpitaux.»
Le rythme du travail réparti entre les conférences en amphithéâtre, les cours, les travaux en salle, à domicile ou sur le terrain, ne laisse que peu de temps pour discuter ou se réunir. Les séances d'équitation ont lieu le matin à 7 heures, suivies de 9 heures à 10 heures par les cours de langue puis jusqu'à midi par les conférences en amphithéâtre. L'après-midi, à partir de 14 heures, se déroulent les thèmes tactiques sur la carte, complétés deux fois par mois par des exercices sur le terrain aux alentours de Paris.
Les travaux à domicile sont particulièrement contraignants :
«Quel souvenir ! Quel cauchemar ! que ces maudits travaux à domicile. Nous avions huit jours pour les faire. !l fallait entrer dans tous les détails, ne rien oublier, donner des ordres à l'infanterie schématiquement déployée, à l'artillerie, au génie, aux chars, à l'aviation, au service de santé, prévoir les ravitaillements en munitions, vivres, etc. Si bien que le lundi suivant, lorsque nous allions remettre nos élucubrations, elles avaient pris l'aspect de véritables volumes. De tous ces travaux à domicile, le plus détestable pour nous, c'est celui concernant le ravitaillement en munitions à l'échelle du corps d'armée...»
Heureusement, à la belle saison, les stagiaires s'aèrent dans les voyages aux frontières (Nord-Est pour la première année, Alpes pour la seconde). Ces voyages dont le but est d'élargir l'horizon des futurs brevetés, comportent des visites d'usines, d'ouvrages fortifiés, des évocations et des témoignages sur le terrain des combats de 1914-1918. Jusqu'en 1929, les promotions iront en Allemagne, dans la zone d'occupation française.
En tout cas, comme l'écrit le colonel Yvon de la 49e promotion :
«A une époque où tout le monde se réjouissait au son des rengaines «Amusons-nous comme des fous» ou «Tout va très bien madame la marquise», cet entraînement au travail était plus que méritoire. Ce malaxage qui excluait toute précipitation et n'admettait aucun répit, aucun retard, mais soulignait les erreurs de méthode, les mauvais dosages, les fâcheuses digressions, avait au moins pour résultat de confirmer les stagiaires dans les diverses études qui leur furent soumises, de leur donner confiance de leur apprendre à réfléchir, à constituer et à utiliser une documentation sur les questions les plus différentes, en tirer les arguments nécessaires pour aboutir à une conclusion logique et exploitable immédiatement.»
LE CINQUANTENAIRE DE L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DE GUERRE
Le 8 mai 1926, une cérémonie, à la fois simple et grandiose a lieu à l’École militaire, en présence du Président de la République Gaston Doumergue, du ministre de la Guerre Paul Painlevé, de MM. Bénazet et Ossola, sous-secrétaires d’État, des maréchaux de France, de nombreux généraux et des attachés des puissances étrangères, pour célébrer le cinquantenaire de l'École supérieure de guerre ou plutôt des premiers cours spéciaux d'enseignement supérieur militaire qui préludèrent à l'enseignement de l'École supérieure de guerre.
Dans la matinée, le général commandant l’École, les officiers du cadre et les officiers français et étrangers des 46e et 47e promotions s’étaient rendus à l’Arc de Triomphe, déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu.
C’est dans le cadre de la cour d’honneur de l’École militaire qu’a lieu la cérémonie proprement dite, l’après-midi.
Le président de la République est reçu par le général Héring, commandant de l’École.
Accueil du Président de la République (Photo : BNF)
Après la revue des troupes, celui-ci, dans un fort beau discours, rappelle les éminents services rendus au pays par l'École qui, après les désastres de 1870, avait contribué à établir une haute doctrine militaire et travaillé inlassablement à la formation des officiers d’état-major. Le général Héring évoque pour conclure l'hommage rendu par le Maréchal Joffre à l'état-major dans son discours de réception à l'Académie française. Ses paroles constituent pour l'École supérieure de guerre la plus belle des citations. « Je tiens, disait le vainqueur de la Marne, à rendre un solennel hommage à ses mérites, à sa probité, à son savoir. Au cours des premières semaines de la guerre, nous n'aurions pu faire ce que nous avons fait si les grands états-majors d'armée n'étaient demeurés comme des rocs dans la tempête, répandant autour d'eux la clarté et le sang-froid. Ils entouraient leurs chefs d’une atmosphère de confiance, saine et jeune, qui les soutenait et les aidait. Ils gardaient dans le labeur le plus épuisant, au cours d'une épreuve morale terrible, une lucidité de jugement, une facilité d'adaptation, une habileté d'exécution, d'où devait sortir la victoire. » Pour conclure, le général Héring souligne la présence à cette cérémonie des officiers de réserve d'état-major et des officiers étrangers appartenant à 28 nations différentes.
M. Painlevé fait à son tour l’éloge des dignes successeurs des généraux de la République et de Napoléon Ier, des chefs glorieux que l’École a donné à notre armée pendant ces années 1914-1918 : les maréchaux Foch qui la dirigea, Pétain, Fayolle, Maunoury, les généraux de Langle de Cary, Guillaumat ; Debeney er tant d’autres qui devaient illustrer l’histoire de France.
A l’issue de cette cérémonie, le Président de la République remet la Médaille militaire au général Debeney qui a réorganisé l’École après la Grande guerre.
Selon l’un des participants, le lieutenant-colonel de Nerciat, « ceux qui ont assisté à la cérémonie du 8 mai 1926 ont eu l'impression que la France avait su relever le défi du vieux maréchal de Moltke qui disait, en 1873, lorsque l'Assemblée Nationale venait de voter un nouveau statut militaire « La France pourra encore avoir des armées, mais elle n'aura jamais notre grand état-major. »
L'École supérieure de guerre a donné à notre pays un grand état-major apte à préparer la guerre et à la conduire et qui a eu constamment la supériorité sur le grand état-major allemand.
Les officiers qui avaient fait partie des 38 promotions ayant suivi les cours avant 1914 avaient fait passer dans la tradition la règle de conduite qui fut dictée à la promotion de 1877 lorsque le général Lewal inaugura l'année scolaire en disant « Soyez mousquetaires et bénédictins ! »
L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE GUERRE EST DÉCORÉE DE LA LÉGION D‘HONNEUR
Neuf ans plus tard, le 6 avril 1935, le Président de la République Albert Lebrun vient à l’École supérieure de guerre et remet à l'École la croix de la Légion d'honneur.
Dans le même cadre splendide de la cour d'honneur étaient réunies les 55e et 56e promotions, présentes à l'École, les officiers de réserve du service d’état-major, et les représentants de vingt-huit nations étrangères.
Au fond de la cour, des détachements de toutes armes : artillerie, génie, infanterie, infanterie coloniale, cavalerie, aéronautique avec colonels et Drapeaux, rendaient les honneurs.
Dès l'arrivée du Président de la République, il est procédé à l'appel des morts : 350 officiers brevetés avaient été tués à l’ennemi pendant la Grande guerre.
Suit l'allocution du Président de la République:
«C'est ici, dit celui-ci, qu'ont professé les grands maîtres de l'art militaire, dont plusieurs ont pu, au couronnement de leur carrière, pratiquer dans les rudes réalités de la bataille les enseignements théoriques auxquels ils avaient attaché leur nom ; c'est ici que de jeunes officiers de toutes armes et de toutes origines ont médité à loisir sur les leçons du passé et les complexités que devait revêtir une guerre moderne, ici qu'ils ont acquis les qualités de maîtrise, de sang-froid, de jugement, d'initiative, d'audace qui leur ont permis, dans le Haut Commandement et dans les États-Majors, de pourvoir aux situations les plus difficiles, parfois même les plus tragiques de la Guerre.
Pour tout cela, l'École a bien mérité que l'insigne suprême de l'Honneur reposât à son foyer et vînt désormais l'illuminer de son glorieux rayonnement. »
Puis le Président de la République épingle la Croix de la Légion d’honneur sur le coussin que lui présente le commandant de Larminat, chef de la 55e promotion.
Les troupes défilent et la cérémonie se termine par une conférence du maréchal Pétain à l’amphithéâtre des Vallières qui y exalte les forces morales.
La cérémonie dans la Cour d’Honneur (Photo Pierre Petit)
MÉDAILLE DU BREVET D’ÉTAT-MAJOR POUR LES OFFICIERS FRANÇAIS
Au début des années 30, l’École supérieure de guerre cherche à remettre à ses stagiaires français un souvenir de leur passage.
En 1934, sur l’initiative du général HARTUNG qui la commande, l’École achète à la Monnaie de Paris le droit de reproduire la médaille frappée sous Louis XV quand fut fondée l’École militaire.
Médaille originale frappée en 1769
Médaille originale (refrappe de 1985).
L’avers de l’ancienne médaille n’est pas conservé : y figurait au centre le buste habillé de Louis XV, entouré de la légende : « LUDOVICUS XV / REX CHRISTIANISS. »
Il est remplacé par un dessin adapté aux besoins de l’École : au centre, surmontant « ÉCOLE SUPERIEURE DE GUERRE », des foudres rappellent le verso de la médaille que Napoléon fit frapper après la victoire d'Austerlitz : « Les foudres de la guerre, les ailes de la victoire et la flamme sacrée de l'Idéal. » Au milieu des foudres, un cartouche reçoit le nom du titulaire.
Le revers de l’ancienne médaille est conservé : il représente l’École militaire de Paris, sommée par la devise « CRESCENTI AD MILITIAE DECUS NOBILITATI » (« A l’élite qui croît pour l’honneur de l’armée ») que soutient un nuage, avec la date de la fondation « PALESTRA EXAEDIFICATA MDCCLXVIII » (« Palais édifié en 1768 »).
Médaille de l’École supérieure de guerre (attribuée au lieutenant BALADE – 58e promotion)
Le graveur qui avait réalisé la médaille originale s’appelait Benjamin DUVIVIER ; son nom figure sur le revers et sa renommée a traversé les siècles puisqu’une salle de la Monnaie de Paris portait encore, il y a quelques années, le nom de cet artiste.
Ce précieux viatique a été attribué jusqu'au début des années 90 ce qui le rend assez courant.
D’autres écoles implantées à l’École militaire de Paris l’ont adaptée et utilisée pour leurs besoins propres.
INSIGNE DU BREVET D'ÉTAT-MAJOR POUR LES OFFICIERS ÉTRANGERS
Depuis l’admission du premier officier étranger à l’École supérieure de guerre en 1884, ceux qui, venu de nombreux pays, ont suivi les cours de l'école supérieure de guerre, reçoivent à leur sortie un brevet attestant des études qu'ils y ont accomplies.
En juin 1922, il apparaît opportun au ministre de la Guerre de doter ces officiers - qui tirent un légitime orgueil de leur passage dans une école à laquelle la victoire de 1918 à donné si grand prestige, d'un attribut révélant qu'ils en ont été les élèves.
Le ministre de la Guerre décide en conséquence la création d'un insigne qui sera porté sur la partie droite de l'uniforme au-dessus de la ceinture.
L'insigne du brevet d'état-major des officiers étrangers, fabriqué par FALIZE (Exemplaire attribué au commandant BOREL de l'armée suisse - 41e promotion)
C'est insigne est offert gratuitement aux officiers élèves étrangers qui ont suivi avec succès les cours de la 42e promotion.
Les officiers qui suivront, dans les mêmes conditions, les cours des promotions suivantes, pourront se procurer l'insigne, à titre remboursable, chez M. FALIZE 17 rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris auquel la liste des ayants droits de chaque promotion sera remise chaque année.
Les insignes destinés aux officiers étrangers des 40e et 41e promotions sont adressés dans le courant du deuxième semestre de 1922 aux attachés militaires qui sont chargés de les remettre aux officiers rentrés dans leur pays.
En même temps, ces attachés militaires sont chargés de recenser les officiers des promotions antérieures à 1914 qui sont encore vivants et qui désirent recevoir cet insigne.
Cette pratique durera jusqu’à 1939 ; on peut donc évaluer le nombre des insignes attribués entre 1919 et 1939 à environ 500 exemplaires.
Il n’a pas été possible jusque là de déterminer combien d’officiers étrangers de promotions antérieures à 1914 ont reçu cet insigne.
Après la Seconde Guerre mondiale, les officiers étrangers recevront la même médaille que les officiers français.