Promotion 1947
Après la Seconde guerre mondiale, de violentes critiques ont été adressées à l'enseignement militaire supérieur donné avant 1939. Aussi a-t-on voulu innover et même rompre avec le passé.
La décision ministérielle du 20 décembre 1946 réorganise donc l’enseignement militaire supérieur en trois degrés
- un premier degré avec une École d'état-major propre à chaque armée ;
- un deuxième degré avec une École supérieure des forces armées commune aux trois armées ;
- un troisième degré avec un collège de Défense nationale et d'Économie de guerre.
L’organisation de l’École supérieure des forces armées sera préparée par la création de trois Écoles supérieure de guerre accolées, correspondant chacune à une armée. Les cours propres à chaque armée seront suivies d’un cours interarmées.
C'est dans ce cadre, qu'après sept années d'interruption, l'École Supérieure de guerre, composante de la future École supérieure des forces armées, et à ce titre appelée à fonctionner désormais dans un ensemble interarmées, ouvre ses portes en octobre 1947.
La promotion appelée à suivre les cours de l’École à partir de 1947 porte donc le numéro 1 d’une série nouvelle. En 1951, les buts fixés de l’École supérieure de guerre ayant été redéfinis, et l’enseignement réorganisé, on conviendra de reprendre la numérotation traditionnelle : cette promotion qui portait le numéro 1, deviendra donc la 61e.
La 61e promotion comprend 45 stagiaires français ; ce sont des officiers ayant subi avec succès le concours d'admission en 1939 et volontaires pour suivre les cours, ainsi que quelques officiers sélectionnés en raison de leurs états de service et de leur âge.
Trois officiers de réserve suivent les cours au titre des grandes entreprises et administrations les plus représentatives du pays.
Onze officiers étrangers suivent aussi la scolarité.
C'est à cette première promotion que le général de Lattre s'adresse le 2 décembre 1947 pour définir ce que sera l'enseignement à l'école.
Les cours durent dix-huit mois. Ce ne sont plus des brevetés d'état-major (BEM) qui sortent de la nouvelle École supérieure de guerre, mais des brevetés de l'enseignement militaire supérieur (BEMS).
Les stagiaires admis au concours de 1939 se retrouvent donc détenteurs de deux brevets : l'ancien et le nouveau. En effet, une décision ministérielle du 20 octobre 1949, parue au Journal officiel le 1er décembre, attribue simultanément le brevet d’état-major à tous les officiers survivants reçus, dix ans plus tôt, au concours d’admission de 1939.
Deux officiers de cette promotion sont morts pour la France : le colonel WERNERT en 1952 et le lieutenant-colonel PIROTH en 1954.